Il y a trois ans, j’ai entamé la rédaction de mon premier livre « Se libérer de son histoire familiale, une approche créative du transgénérationnel ». J’avais fini ma formation en psychanalyse transgénérationnelle à Paris, trois années à interroger sous différents angles mon histoire familiale, ma relation à elle, les liens entre ses différents membres. Le bénéfice était là, ma résilience se renforçait.

Parallèlement, je faisais aussi une formation (dans un but personnel uniquement et non professionnel), en danse improvisée. La corrélation, mouvement dansé spontané et travail sur la psyché formait un merveilleux cocktail nettoyant.

Ma volonté d’écrire mon livre est née du jumelage entre le mouvement intérieur et le mouvement corporel dans l’espace dansé, en groupe, symbole de collectif, comme l’est la famille. Un symbole de collectif que j’ai retrouvé aussi dans ma formation en transgénérationnel où nous étions 13. Trois ans à partager nos souffrances, nos écueils, nos victoires, nos questionnements, à nous voir évoluer, nous transformer.

Le projet du livre « Se libérer de son histoire familiale » est arrivé dans ma vie comme une évidence. Plus, une urgence. Comme s’il fallait clore un volet de conscientisation et de cheminement intérieur amorcé plusieurs années auparavant, par un support pédagogique et autobiographique, un repère tangible et crédible au lecteur et pour aussi partager que oui, il est possible, ô combien possible, de sortir des griffes de la toxicité familiale.

Et puis, c’était aussi une façon, d’abord inconsciente car j’ai réalisé ce que je vais vous partager pendant l’écriture du manuscrit, de réparer une grande blessure de refus de transmission de mon père quant à l’écriture. Mon père était journaliste, chroniqueur judiciaire, et écrivain, nègre à la fin de sa vie pour des célébrités. A part me dire qu’il fallait que j’écrive, il ne m’a jamais rien transmis sur l’écriture. Des trucs, des conseils, des retours constructifs sur des articles que j’avais écrit sur le yoga lorsque j’étais au Canada. Rien de tout cela. Adolescente cela m’a blessée, car je me sentais exclue de son monde, celui des lettres. Comme si par ce blanc de transmission il me disait « Je ne te donne pas accès à cet univers, il m’est réservé, je ne veux pas le partager avec toi ». J’ai vécu la publication de mon livre comme une vraie victoire. J’avais dépassé cette blessure, sans lui j’y étais parvenue. J’avais réussi à faire accepter mon projet par un agent littéraire, une femme merveilleuse, bienveillante et enveloppante. Sa foi en moi a suscité l’enthousiasme de ma maison d’édition. Voilà pour l’aventure du livre.

Son contenu est pédagogique, comme se veulent les livres des éditions Jouvence. Je voulais rendre accessible le questionnement de l’histoire familiale. Démystifier le sempiternel « ah mais je n’ai pas beaucoup d’informations, je ne peux pas faire mon arbre familial ».

Eh bien si, vous pouvez le faire car dans l’approche moderne qu’est la psychanalyse transgénérationnelle, on part de soi pour interroger les relations entre les membres de la famille. Déjà, vous votre relation à votre famille, votre relation à vos frères et sœurs si vous en avez, à vos parents. Les relations de vos parents avec leurs parents, leurs frères et sœurs. Pour cela on regarde les récits, les souvenirs, les impressions, les sensations même, les faits marquants. On remaille ce que l’inconscient a stocké, pour retricoter la représentation de son histoire familiale et débloquer ce qui entrave sa vie. En mettant des mots, sur la feuille de l’arbre familial, on digère, on intègre, on fait le tri.

Bien sûr, ce livre ne se substitue pas à un travail psychanalytique. Il ouvre une porte, pose les bases d’un travail de conscience. Pour certains cela suffira, pour d’autres, c’est le point de départ d’un travail thérapeutique en profondeur.